La vie d'un designer en remote, ou comment tirer parti de ce qui nous est imposé

La vie d'un designer en remote, ou comment tirer parti de ce qui nous est imposé

Comme beaucoup d’entre nous, j’ai découvert le télétravail à l’occasion du premier confinement, en mars. Par la force des choses, il a fallu s’y faire et s’adapter… Presque un an après cette première expérience, je vous partage mon bilan et quelques conseils personnels pour tirer profit de ces nouvelles conditions. 

Se mettre à la place de l’utilisateur 

Mon métier de designer ne se prête pas tellement au télétravail, alors il a bien fallu s’adapter. En tant que designer UX et UI, une grande partie de mon travail consiste à se mettre à la place de l’utilisateur. Cette immersion doit idéalement se faire en conditions réelles, afin de coller au mieux à la réalité d’une situation (paramètres de stress, d’urgence, de position du corps…). En période de confinement, évidemment, tout devient plus compliqué. Alors, on s’est adaptés en préparant de façon encore plus poussée des entretiens, avec davantage de questions sur l’environnement des utilisateurs, pour mieux comprendre leurs besoins. 

Transmettre les émotions en visio-conférence 

Pour la captation des émotions et des ressentis des futurs utilisateurs au moment des démonstrations, là aussi il a fallu inventer de nouvelles solutions. Les expressions du visage et la spontanéité des réactions sont importantes dans notre métier pour apprécier l’accueil de notre travail. Avec le confinement, nous étions dans l’impossibilité d’être en face de ceux et celles pour qui nos développements étaient destinés ; nous avons donc eu recours aux outils que tout le monde connaît bien aujourd’hui : Zoom, Teams, et toutes les applications de visioconférence. Là, il a fallu inciter les gens à allumer leurs caméras. Évidemment, c’est aussi plus difficile de capter l’attention de nos interlocuteurs à distance… J’ai donc redoublé d’effort à ce niveau-là à coup de petites blagues, de questions posées en direct et à chaque participants, etc.. 

Recréer le team spirit et les discussions informelles 

Ensuite, il y a évidemment le quotidien de mon métier, qui consiste pour beaucoup en un travail d’équipe ; le design est intimement lié à d’autres métiers et techniques, donc le collectif est très important. Avec le télétravail, on perd beaucoup de conversations informelles avec ses coéquipiers, qui parfois sont essentielles pour avancer de manière optimale sur un projet. Au-delà du seul point de vue utilitaire, on perd aussi des moments de convivialité qui sont tout aussi importants pour le moral. Donc nous avons recréé cela, en discutant de façon informelle en visio le matin ou le soir, en faisant des formations techniques entre nous le midi.

5 conseils pour les designers en remote

Le télétravail peut avoir de très bons côtés s’il est choisi et non subi. Lors de certaines phases de travail, on peut être plus efficace seul(e) chez soi. Parfois, pour les tâches de fond, l’isolement permet une meilleure concentration et ainsi, une meilleure efficacité. Le confinement a également incité les designers à s’adapter et de nouvelles méthodes ont émergé. Un nombre important de conférences et d’ateliers ont été organisés en ligne par des collectifs, par exemple. Ce genre d’initiatives permet de partager et d’apprendre de nouvelles choses au sein d’une communauté de personnes qui ont le même métier et qui sont dans la même situation que nous ; cela peut être très enrichissant.  Enfin, au niveau de la vie sociale et du cadre de travail, après deux expériences de confinement, voici quelques conseils que je peux vous donner (en vue de la troisième phase qui arrive bientôt) : 

  • instaurer un daily meeting avec ses coéquipiers tous les matins, qui sera l’occasion de commencer la journée ensemble et de partager les dernières nouvelles de chacun(e)
  • s’appeler de manière informelle avec ses collègues les plus proches pour faire une pause
  • être vigilant et attentif aux autres, car l’isolement peut être très mal vécu par certain(e)s
  • organiser son ameublement de manière à avoir un espace de travail agréable et dégagé
  • s’accorder de vrais moments de déconnexion et de temps pour soi, en faisant des activités comme de la marche, du vélo, de la lecture, de la musique, de la cuisine…

Finalement, face à ces nouvelles conditions de travail, l’objectif reste celui de la résilience, afin de tirer parti au maximum de ce qui nous est imposé. En espérant que bientôt, le télétravail devienne une liberté… dont nous serons sûrement heureux de pouvoir profiter lorsqu’il ne sera plus imposé. 

Jérôme Fiorese
Jérôme Fiorese

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